mardi 2 novembre 2010

THE AMERICAN


Clooney prend enfin du poil de la bête dans un rôle cousu sur mesure où il interprète un tueur à gage en quête de rédemption.

Chaque réalisateur détient une marque de fabrique pour ses films : des thèmes retrouvés, des villes chéries, des acteurs fétiches. Le noir et blanc semblait en effet être le dada d'Anton Corbijn, ex-journaliste musical reconverti en photographe puis clippeur pour finalement réaliser avec virtuose le biopic sur le leader charismatique de Joy Division (Ian Curtis). Contre toute attente, le réalisateur s'affranchit du noir et blanc qu'il sublimait pourtant, et repasse à la couleur dans un film mené avec brio. Clooney, classe comme à son habitude, endosse ici le costard d'un tueur en fin de carrière, amoché et forgé par la vie, en quête d'amour et de rédemption. Véritable pilier du film, l'acteur construit un personnage tiraillé entre une sensibilité dévorante et une carapace incassable, faisant de lui cet homme qu'il ne voudrait pas être, en quête de pardon. Si le film pourrait s'apparenter à un exercice de style dans des scènes longues et pesantes, il n'en reste pas moins un véritable tableau où les paysages témoignent de la beauté des Abbruzes, région au Nord de Rome, et où différents portraits sont dressés, celui d'une prostituée, d'un curé et d'un tueur, des personnages à fleur de peau, portés par des acteurs au charme fou. Un film renversant, à l'instar de son dénouement.

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